Dans ses nuages…
du 20 au 23 décembre 2016,
Etienne, tu es dans les nuages…
Bonjour à toutes et tous,
Je suis dans les nuages… je suis dans ses nuages ! Ces nuages cernés, si caractéristique du peintre sur lequel, vous l’avez compris, j’ai plaisir à travailler. Grands aplats de couleurs juxtaposées qui habillent un ciel souvent bleu, qui soulignent un détail d’architecture, participent à la construction du tableau. Je peux dire sans difficulté que je suis, de ses petits neveux, celui qui passe désormais le plus de temps dans ses nuages. Doux état que celui de l’obnubilé… Concentré sur son sujet, planant dans la vie de ses « personnages » ; il vogue dans son cocon ouateux, un peu indifférent à ce qui s’agite autour de lui : c’est un état bien agréable… sauf peut être pour l’entourage. Que je me dois ici de remercier pour son indulgence !
Je me promène dans le siècle passé et, émergeant d’un joli cumulus de beau temps, survole une comtesse qui sillonne la contrée à bicyclette – portant chapeau, admire une marquise qui fonde un sanatorium marin – faisant oeuvre utile de sa fortune plutôt que de la laisser à des proches financièrement inconséquents, et croise des gamins bien de leur siècle qui se passionnent pour le fouteballe[1], et qui, revenant du grand meeting d’aviation à la préfecture, rêvent d’aéroplane pour Noël. Mais la guerre menace, l’on parle un peu partout du projet des trois ans de conscription et bientôt je devrai côtoyer l’horreur de la guerre, que l’on nommera grande, et que l’on souhaitera ensuite si fort « der. des der. »… Mon voyage dans le temps ne fait que commencer… Il me mènera au delà de la suivante, de guerre odieuse ; mais je ne sais pas encore quand j’arriverai à ce terme !
Si je vous souhaite à tous un très joyeux Noël, vous pouvez me souhaiter bon voyage, en nuages et en archives !
A très bientôt
Etienne
[1]graphie trouvée à la fois, sur une carte envoyée par son neveu Jules de Kerbriant à sa tante, la Comtesse René de Kergariou, et dans « les beaux quartiers » d’Aragon p. 425 de l’édition folio de 1997