Biographie

Biographie

KERGA

Charles de Kergariou

(1899-1956)

KGA : le peintre de la Baie de Morlaix,

Voilà qui sonne juste pour définir ce peintre, même si comme tout slogan, il est nécessairement réducteur…
Charles de Kergariou, dit Kerga, est né le 10 juillet 1899 au château de Lannuguy (St Martin des Champs, 29N). Orphelin de père en 1909, son enfance et son adolescence le voient grandir dans une famille qui tente de conserver un mode de vie aristocratique, mais l’absence de revenus mène à la ruine, totale dès le milieu des années 1920.
Charles intègre l’école d’ingénieur Bréguet à Paris en 1915 mais interrompt ses études en 1917 pour s’engager volontaire. Incorporé ouvrier mécanicien dans l’aéronautique, il sera démobilisé en 1920. L’un de ses oncles lui trouve une place de dessinateur dans une entreprise de tracteurs mécaniques à Paris. Puis l’année suivante, toujours par relation familiale, il entre chez l’avionneur Farman.
En 1922 il quitte son emploi salarié pour vivre de son art, il est présent à la Foire-Exposition de Rennes comme peintre et chanteur.
De 1925 à 1940, il enchaîne les décorations d’hôtels. Ces importants chantiers sont entrecoupés de nombreux travaux d’illustrations de brochures de communication syndicats d’initiatives, entreprises. Parallèlement, il peint des tableaux pour des particuliers, qu’il dissémine au gré de ses déplacements.
Coauteur en 1927 avec Fanch Gourvil d’un beau livre de luxe de l’Armor à l’Arré, il a ensuite collaboré une vingtaine d’année avec cet érudit morlaisien, bretonnant comme lui.
Remobilisé en février 1940, fait prisonnier à Vannes en juin, il est détenu dans les stalags de Bocholt puis de Bad-Soden en Allemagne et est libéré en avril 1941. Juste avant sa libération il est admis au dispensaire du camp pour être soigné et il réalise une série de portrait, dont l’autoportrait ci contre, où il se représente bien malade et fatigué.
Il est hébergé au printemps 1942 à Toulon chez sa cousine, Vona Rénon, qui lui présente une de ses belle-soeur, Anne–Marie Barré. Kerga tombe amoureux et le couple s’unit en septembre 1942 à Paris. Deux enfants naissent en 1944 et 1945 – mais c’est un mariage malheureux et le couple se sépare en 1946. Au cours de cette union, il séjournera peu à la capitale et prendra fréquemment la route de l’Ouest, avant comme après la libération.
Entre la fin des années 40 et le début des années 50, il tâche de rester à Paris pour voir ses enfants grandir et doit pour cela trouver un travail rémunérateur pour compléter les revenus qu’il tire de ses activités artistiques.
Il contracte une tuberculose en 1954 et ne verra plus ses enfants à cause des risques de contagions. Il décède le 10 décembre 1956 à Paris.
Autoportrait réalisé au dispensaire du camp de prisonniers de Bad-Soden (Allemagne). Tous droits réservés