« Maison de la Reine Anne »
Printemps 2018
L’association Kerga doit à Philippe Lahellec d’avoir dégoté cette carte postale publicitaire. Très investi dans la restauration de cette maison familiale, il a enclenché les démarches de restauration, avec le soutien de sa famille, et surveille attentivement les différentes étapes de sa remise en état.
Il tâche également d’en reconstituer l’histoire, glanant iconographie et renseignements, qui seront la matière d’un livre.
Il m’avait d’abord signalé l’existence de ce papier à lettre à entête, que la locataire de l’époque, la vicomtesse Elisabeth de Chabre avait fait imprimer chez Chevalier. Ce document est orné d’une illustration de KGA et il est également l’auteur de la typographie. Si l’on en croit le cartouche de l’imprimeur en bas de la feuille, le dessin est de Kerga et la gravure en deux tons a été réalisée par J. Guillou Sr(sculpteur).
Quelque temps plus tard il me signale notre carte postale, qu’il vient de découvrir en vente et se demande si l’association ne serait pas intéressée par son achat…
Evidemment oui !
Suspens des enchères en ligne… personne n’enchérit après moi, ouf !
A propos d’Elisabeth de Chabre, Philippe Lahellec nous apprend qu’elle « est née Elisabeth Pennec, à Nantes le 6 avril 1892. Elle est décédée à Paris, le 22 février 1966. Elle avait épousé Etienne de Chabre (1881-1926) en premières noces. Elle s’est remariée à Paris avec le comte Jean de Broel Plater, aristocrate polonais, le 26 mars 1932. »
Elle loua la maison dite « de la duchesse Anne » entre 1927 et 1931 et commanda à Kerga au moins ces deux travaux.
Notre carte postale publicitaire, imprimée par Boclé, représente la façade est de la maison, qui donne aujourd’hui sur la place Allende. Je vois dans l’encre rouge utilisée un clin d’œil très contemporain sur le débat concernant la couleur sur les maisons à pans de bois, que le dix-neuvième siècle avait fixée au brun foncé ! Il a fallu attendre les années 90 du vingtième siècle pour concevoir et tolérer un retour de couleurs vives dans nos quartiers médiévaux, quand à l’origine les bois étaient teintés souvent au sang de bœuf, et parfois en complète polychromie.
Rien d’exceptionnel dans ces productions de l’artiste, juste l’efficacité avec laquelle Kerga rend hommage à ce patrimoine morlaisien mythique.
J’en profite pour vous recommander la visite de cette maison, elle vaut le voyage !
Etienne
duchesse.anne.morlaix@gmail.com